Quoi de neuf

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Mai 2, 2003 - Carbohydrate Nutrition News

Rapport sur la nutrition de l'Organisation mondiale de la santé Controverse au sujet des recommandations sur les sucres

Le 23 avril 2003, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont présenté conjointement le rapport technique intitulé Rapport d'experts sur l'alimentation, la nutrition et la prévention des maladies chroniques. Le rapport a attiré l'attention à l'échelle mondiale sur le besoin de se concentrer sur le rôle essentiel que jouent l'alimentation et l'activité physique comme facteurs déterminants pour la santé. Par la même occasion, il a aussi soulevé la controverse dans les milieux scientifiques, un de ses objectifs étant que « les sucres ajoutés » ne doivent pas dépasser 10 % de l'apport calorique total.

L'objectif suggéré vient contredire les résultats de deux rapports précédents émis par l'OMS/FAO et l'Institute of Medicine (américain)/Santé Canada, qui ont tous les deux conclus qu'il n'y avait pas de preuves scientifiques pour justifier une quantité précise pour les sucres. Aucune nouvelle preuve n'est apportée dans le rapport de l'OMS/FAO 2003 pour expliquer la modification. De plus, aucune preuve n'a été donnée pour établir le lien entre les sucres représentant plus de 10 % des calories et les risques accrus de gain de poids ou d'une alimentation de faible qualité nutritive. Ce sont les raisons invoquées pour déterminer cet objectif sur la consommation des sucres. Par conséquent, l'objectif concernant les sucres du rapport de OMS/FAO 2003 ne repose pas sur des preuves scientifiques.

Le rapport 2003 de l'OMS/FAO présente des « objectifs de consommation des éléments nutritifs pour la population » pour 13 nutriments et composés alimentaires ainsi que des recommandations sur l'activité physique. Comme indiqué dans le rapport, il vient s'ajouter à titre de complément à d'autres « rapports existants sur les exigences en énergie et en nutriments publiés par la FAO et l'OMS », y compris la Consultation d'experts de l'OMS/FAO sur les glucides en nutrition humaine (1998). Ce dernier se voulait une évaluation complète de la documentation scientifique sur les glucides (sucres, amidon, fibres), mais parvenait à des conclusions fort différentes, les experts n'ayant pas recommandé d'objectifs précis pour les sucres. à savoir si les sucres et les amidons contribuent oui ou non à l'obésité, ils ont conclu ceci : « il n'y a pas de preuve évidente pouvant montrer qu'un de ces groupes de glucides joue un rôle dans l'étiologie de l'obésité ». La conclusion finale était que « rien ne prouve qu'il y a un lien direct entre le saccharose, les autres sucres et l'amidon dans l'étiologie de maladies liées au style de vie ».

Il n'est pas surprenant que nous assistions à une controverse au sujet des lignes directrices concernant les sucres étant donné les conclusions contradictoires. En fait, dans leur rapport de 2003, l'OMS et la FAO indiquent que « les experts admettaient qu'établir un objectif de consommation des sucres ajoutés de moins de 10 % de l'énergie totale pour la population est controversé ». Lors du lancement du rapport le 23 avril dernier, la FAO a souligné que ces objectifs « ne sont pas une limite quantitative précise dérivée d'expériences scientifiques » ni « une norme à réglementer » et que « la recherche doit se poursuivre dans tous les domaines touchant le rapport ».

L'OMS/FAO a aussi précisé « qu'en transformant ces objectifs en lignes directrices sur l'alimentation, il faut tenir compte de la procédure en place pour établir ce genre de lignes directrices à l'échelle nationale ». Ceci nécessite « de l'information plus fiable sur les habitudes de consommation alimentaires actuelles et les tendances en évolution en se basant sur des questionnaires représentatifs de la consommation ».

Au Canada et aux états-Unis, nous suivons les apports nutritionnels de référence (ANREF) qui sont basés sur la documentation scientifique la plus récente ayant été examinée par les scientifiques américains et canadiens. Le rapport de septembre 2002 des ANREF (publié par l'Institute of Medicine de la National Academy of Sciences (américain) en collaboration avec Santé Canada) contredit aussi le rapport 2003 de l'OMS/FAO puisqu'il n'avait pas trouvé de preuves pour recommander une quantité de sucres totaux ou ajoutés. Plus précisément, le rapport conclut comme suit : « Selon les données sur les caries dentaires, le comportement, le cancer, le risque d'obésité et d'hyperlipidémie, nous ne possédons pas assez de preuves pour déterminer un apport maximal tolérable pour les sucres totaux ou ajoutés ».

Toutefois, ce rapport suggérait une consommation maximale de 25 % de calories venant des sucres ajoutés, car lorsque la consommation de sucres ajoutés dépasse ce niveau, il y a par conséquent une diminution de la consommation de certaines vitamines et minéraux. Ce niveau est de loin supérieur à la recommandation de l'OMS/FAO ainsi qu'à la moyenne de consommation actuelle, évaluée à 16 % des calories ingérées aux états-Unis et à 12 % au Canada. Les lignes directrices canadiennes à ce sujet continuent de se baser sur l'évaluation des scientifiques et ne recommandent pas de diminution de la consommation de sucres.

Pour plus de détails, consultez les sites suivants :

L'Institut canadien du sucre (ICS) est une association nationale sans but lucratif qui représente les fabricants de sucre au Canada. L'ICS offre un service d'information sur la nutrition géré par des diététistes professionnels et des scientifiques. Ces professionnels qualifiés dans le domaine de la nutrition gardent à jour la bibliothèque scientifique de l'ICS et une base de données comprenant des articles sur des recherches récentes et de l'information technique sur les glucides, le sucre et la santé. Ce service relève d'un conseil consultatif scientifique, formé d'un groupe de chercheurs et chercheuses respectés dans le domaine de la nutrition et provenant de toutes les régions du Canada, qui aide à assurer l'interprétation correcte de la documentation scientifique.