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Pathways to Obesity
Résumé
Jequier E.
Institut de psychologie, Université de Lausanne, Suisse. eric.jequier@iphysiol.unil.ch
Int J Obes Relat Metab Disord, Sep, 2002; 26 (Suppl 2): S12-17.
L'incidence de l'obésité est en hausse dans le monde, ce qui nous indique que la cause principale de l'obésité est l'environnement et le comportement plutôt que des modifications à l'échelle génétique. Parmi les facteurs dans l'environnement, le pourcentage de l'énergie venant des matières grasses dans l'alimentation quotidienne et le manque d'activité physique sont deux points importants, qui expliquent en partie cette hausse de l'incidence de l'obésité. Dans cette étude, nous présentons plusieurs preuves pour montrer comment les matières grasses dans l'alimentation n'ont pas d'effet sur le développement de l'obésité. Il existe quatre facteurs permettant de trouver un lien entre les matières grasses dans l'alimentation et le développement de l'obésité : l'effet thermique des aliments nutritifs, exprimé en pourcentage du contenu en énergie, soit 2 à 3 % pour les lipides, 6 à 8 % pour les glucides et 25 à 30 % pour les protéines. Ceci veut donc dire que l'efficacité de l'utilisation des éléments nutritifs (calculée en pourcentage de l'effet thermique sur les éléments nutritifs) est plus élevée pour les matières grasses que pour les glucides ou les protéines. La sélection du carburant après l’ingestion favorise l'oxydation des protéines et des glucides dans l'alimentation alors que les matières grasses sont plutôt emmagasinées comme triacylglycérol dans les tissus adipeux. L'alcool, parce qu'il empêche l'oxydation des lipides, favorise indirectement l'emmagasinage des matières grasses. L'alimentation à haute teneur en matières grasses entraîne une consommation excessive d'énergie par le biais d'une surconsommation passive; les signaux du contrôle de l’appétit venant des matières grasses sont trop faibles ou trop différés pour empêcher la consommation excessive d'énergie d'un repas assez gras. La seule façon de prouver si les matières grasses dans l'alimentation contribuent au gain de poids est de vérifier les effets à long terme de régimes faibles en gras à volonté. La plupart des études à ce sujet montrent que les régimes faibles en gras réussissent à faire perdre un peu de poids aux personnes obèses, mais que leur efficacité à long terme, du point de vue de la santé publique, est limitée probablement parce que les personnes ont trop de difficulté à suivre le régime en question.