Quoi de neuf

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Septembre 2, 2002 - Carbohydrate Nutrition News

Publication des apports nutritionnels de référence des macronutriments (glucides, protéines, matières grasses) au Canada et aux États-Unis

Le 5 septembre 2002, un rapport conjoint canado américain a été publié dans lequel on donnait une série complète de valeurs de référence pour les apports nutritionnels auprès des populations saines aux États Unis et au Canada. Le rapport intitulé « Dietary Reference Intakes (DRIs) for Energy, Carbohydrate, Fiber, Fat, Fatty Acids, Cholesterol, Protein and Amino Acids » a été publié par le US Food and Nutrition Board, Institute of Medicine of the National Academies en collaboration avec Santé Canada. Ce rapport est un exposé indépendant et critique sur la question de l’apport de macronutriments et de la réduction du risque de maladies chroniques ainsi que des quantités requises pour rester en santé. Il s’agit d’une série de valeurs de référence ayant pour but d'augmenter et de mettre à jour les rations alimentaires recommandées (RAR) aux États Unis et les apports nutritionnels recommandés (ANREF) pour les Canadiens. Le rapport s'attarde aussi au rôle de l'activité physique quotidienne dans le but d’atteindre une santé optimale et de la garder. Santé Canada n'a pas encore déterminé si ces recommandations auront des effets précis sur ses lignes directrices et politiques en matière de nutrition.

Le rapport complet se trouve au site : National Academies Press DRI Macronutrient Report.

Terminologie

Les ANREF des macronutriments se composent d'une série de valeurs de référence qui sont définies comme suit :

Écarts de distribution acceptables des macronutriments (EDAM) : Écart d’apport (représenté par un pourcentage de la consommation d'énergie) pour une source d'énergie précise qui est liée à une diminution du risque de maladies chroniques tout en permettant une consommation suffisante des nutriments essentiels.

Ration alimentaire recommandée (RAR) : Consommation moyenne quotidienne de nutriments suffisante pour répondre aux besoins de presque toute la population en santé (97 à 98 %) dans une période précise de la vie et en fonction des sexes.

Apport suffisant (AS) : Consommation moyenne quotidienne recommandée, basée sur des approximations ou évaluations observées ou obtenues de façon expérimentale, de nutriments par un groupe (ou des groupes) de gens manifestement en santé et qui sont considérées comme étant adéquates. S’utilise lorsqu'on ne peut se servir des RAR.

Apport maximum tolérable (AMT) : Apport moyen quotidien le plus élevé de nutriments ne risquant probablement pas de nuire à la santé de la plupart des gens dans la population. À mesure que la consommation dépasse ce niveau, les risques d'effets négatifs peuvent aussi augmenter.

Besoin moyen estimatif (BME) : Consommation moyenne quotidienne de nutriments évaluée comme étant nécessaire pour répondre aux besoins de la moitié des personnes manifestement en santé dans une période précise de la vie et en fonction des sexes.

Évaluation de l'énergique requise (EER) : Consommation moyenne quotidienne d'énergie pour garder le niveau d'énergie requis chez un adulte sain ayant un âge, un sexe, un poids, une grandeur et un niveau d'activités précis correspondant à une bonne santé.

Résumé des recommandations sur les glucides (sucres et amidons)

Glucides totaux

L'EDAM du glucide est 45 à 65 % de la consommation d'énergie chez les adultes et les enfants. Cet écart est « basé sur les résultats montrant un risque de maladie coronarienne avec de faibles consommations de matières grasses et de grandes consommations de glucides et sur les risques accrus d'obésité et de complications, y compris des maladies coronariennes avec des consommations élevées de matières grasses. »

La RAR pour le glucide est 130 g par jour pour les adultes et les enfants « basée sur la quantité moyenne minimale de glucose utilisée par le cerveau. Cependant, ce niveau est souvent surpassé pour répondre aux besoins en énergie en consommant des quantités acceptables de matières grasses et de protéines. » La consommation moyenne est de 200 à 330 g par jour pour les hommes et de 180 à 230 g par jour pour les femmes.

Sucres

La conclusion du rapport était « qu’en fonction des données disponibles sur les caries dentaires, le comportement, le cancer, les risques d'obésité et les risques d'hyperlipidémie, il n'y a pas suffisamment de preuves pour établir un apport maximal tolérable pour les sucres totaux ou ajoutés. » Ceci veut dire qu'en fonction des résultats actuels, il n'existe pas de niveaux de sucres totaux ou ajoutés qui augmentent les risques d'effets négatifs en relation avec ces situations.

Les sucres ajoutés sont définis comme étant « les sucres et sirops ajoutés aux aliments pendant le traitement ou la préparation » et comprennent « le sucre blanc, la cassonade, le sucre brut, le sirop de maïs, les solides de sirop de maïs, le sirop de maïs à teneur élevée en fructose, le sirop de malt, le sirop d’érable, le sirop à crêpe, l'édulcorant au fructose, le fructose liquide, le miel, la mélasse, le dextrose anhydride et le dextrose cristallin. Les sucres ajoutés ne comprennent pas les sucres naturels comme le lactose dans le lait ou le fructose dans les fruits. » Bien que ce rapport établisse une distinction entre les sucres ajoutés et les sucres naturels, il souligne que « sur le plan chimique, les sucres ajoutés ne sont pas différents des sucres naturels ».

Même si aucune limite n'a été déterminée pour le sucre ajouté ou les sucres totaux, une consommation maximale de 25 pour cent ou moins de l'énergie venant des sucres ajoutés » a été suggérée pour les adultes et les enfants « en raison de l’apport moindre de certains micronutriments chez des sous-populations américaines surpassant ce niveau ». Toutefois, le niveau de consommation en question dépasse de beaucoup les moyennes de consommation actuelle qui sont évaluées à 15,8 pour cent de l'énergie totale (calories) aux États Unis et encore moins au Canada. Par conséquent, le rapport ne recommande pas de diminuer la consommation des sucres totaux ou ajoutés.

Résumé des autres recommandations

Énergie (calories)

L'EER pour des hommes et des femmes de 18 ans et plus qui sont modérément actifs est de 3 067 kcal/j et de 2 403 kcal/j respectivement. Ces chiffres sont inférieurs pour les personnes de 18 ans et moins. Chez les adultes, il faut soustraire 10 kcal/j pour les hommes et 7 kcal/j pour les femmes pour chaque année après 19 ans.

Matières grasses

L'EDAM des matières grasses est 20 à 35 % de la consommation d'énergie pour tous les adultes. Cet écart est « basé sur les résultats montrant un risque de maladie coronarienne avec de faibles consommations de matières grasses et de grandes consommations de glucides et sur les risques accrus d'obésité et de complications, y compris des maladies coronariennes avec des consommations élevées de matières grasses. »

L'EDAM pour la consommation de matières grasses est de 30 à 40 % de l'énergie pour les enfants de 1 à 3 ans et de 25 à 35 % de l'énergie pour les enfants de 4 à 18 ans.

Il n'y a pas d’AS, de RAR ni d’AMT pour les adultes. L'apport suffisant pour les nourrissons : de 0 à 6 mois : 31 g par jour; de 7 à 12 mois : 30 g par jour.

Acides gras et cholestérol

L'EDAM pour l'acide linoléique et l'acide alphalinoléique est 5 à 10 % et 0,6 à 1,2 % de la consommation de l'énergie pour les enfants et les adultes en se basant sur les consommations actuelles et le manque de preuves concernant les niveaux sécuritaires supérieurs à cette limite. Il n'y a pas d'EDAM pour les acides gras monoinsaturés parce qu'ils ne sont pas essentiels au régime alimentaire et qu'il n'existe pas beaucoup de liens entre ceux ci et les maladies chroniques.

Il est recommandé que l'alimentation comprenne le moins possible d'acides saturés et d'acides gras trans ainsi que de cholestérol puisque la consommation de ces nutriments est associée à l'augmentation du risque de maladies coronariennes.

L'apport suffisant pour l'acide linoléique pour les adultes de 19 à 50 ans est de 17 g par jour pour les hommes, 12 g par jour pour les femmes; pour l'acide alphalinoléique : 1,6 g par jour pour les hommes; 1,1 g par jour pour les femmes. Les apports suffisants sont inférieurs pour les jeunes et les personnes plus âgées.

Protéines et acides aminés

L'EDAM des protéines est de 10 à 35 % de la consommation d'énergie chez les adultes, 5 à 20 % chez les jeunes enfants et 10 à 30 % chez les autres enfants, conformément à l'EDAM des matières grasses et des glucides.

Le RAR pour les hommes et les femmes de 18 ans et plus est 0,8 g de protéines de bonne qualité par kilogramme de poids par jour. Ces niveaux sont plus élevés pour les personnes moins âgées. La qualité de la protéine se définit en fonction des amino-acides indispensables et de la facilité à les digérer.

Fibres

« Les fibres alimentaires » sont définies comme des glucides et lignines non digestibles qui sont intrinsèques et intactes dans les plantes. « Les fibres fonctionnelles » sont définies comme des glucides isolés non digestibles qui ont des effets physiologiques bénéfiques chez les humains. « Les fibres totales » sont la somme des « fibres alimentaires » et des « fibres fonctionnelles ».

« Il n'y a pas de limite inférieure pour la consommation de fibres alimentaires ou de fibres fonctionnelles et pas d'effets négatifs avec leur consommation chronique. Par conséquent, il n'y a pas d'EDAM pour les fibres alimentaires, fonctionnelles ou totales. »

L'apport suffisant pour les fibres totales : 38 g par jour pour les hommes et 25 g par jour pour les femmes de 19 à 50 ans. L'apport suffisant est inférieur pour les personnes plus jeunes ou plus âgées. La consommation moyenne : 16,5 à 17,9 g par jour pour les hommes; 12,1 à 13,8 g par jour pour les femmes. Il n'y a pas suffisamment de données pour déterminer un apport maximum tolérable.

Activité physique

Pour les enfants et les adultes : « pour éviter le gain de poids et tirer avantage des bienfaits pour la santé de l'activité physique, 60 minutes d'activité physique modérée par jour (p.ex., marche ou course à 6,5 à 8 km/h) sont recommandées en plus des activités nécessaires en raison d'un style de vie sédentaire. »